Les Hittites

Les Hittites ont émergé vers 1650 avant notre ère en Anatolie centrale, autour de leur capitale Hattusa. Ce peuple indo-européen a bâti un royaume centralisé, avec des lois codifiées, des archives tenues par des scribes et une administration écrite. Il a repris plusieurs éléments mésopotamiens, en modifiant les rituels religieux et les règles de justice selon ses propres traditions. Par ailleurs, il a structuré son organisation autour de textes normatifs et de pratiques transmises dans les palais. Leur société s’est appuyée sur une élite lettrée qui maîtrisait les langues, les rites et l’ensemble des codes administratifs.

En s’imposant progressivement sur les territoires voisins, ils ont affronté de grandes puissances comme l’Égypte, Mitanni ou l’Assyrie. Leur victoire contre les Égyptiens lors de la bataille de Qadesh, vers 1274 avant notre ère, leur a permis de signer l’un des premiers traités de paix connus. Ce document, conservé en double exemplaire, témoigne de leur sens des négociations et de leur diplomatie avancée. De plus, il constitue une source majeure pour comprendre les équilibres politiques de l’époque. Les Hittites y affirmaient leur pouvoir tout en reconnaissant celui de leurs interlocuteurs, selon des clauses réciproques et encadrées.

Grâce aux fouilles archéologiques menées à Hattusa, les chercheurs ont découvert des milliers de tablettes rédigées en cunéiforme. Ils ont utilisé l’akkadien pour les échanges internationaux et leur propre langue pour les affaires internes. Ces documents offrent une vue précise sur l’organisation du pouvoir, les cultes, les rites et la gestion des relations étrangères. En outre, ils permettent d’étudier l’évolution des institutions et les rapports entre régions dominées. Les Hittites ont également transmis de nombreuses connaissances techniques liées à l’agriculture, aux présages et à la médecine.

La religion jouait un rôle central dans leur société. Bien qu’ils aient adopté de nombreuses divinités locales, leur panthéon restait hiérarchisé. Ils associaient chaque cité à une ou plusieurs divinités, ce qui leur permettait d’unifier des territoires hétérogènes sous un culte commun. Par ailleurs, les souverains participaient eux-mêmes aux grandes cérémonies. Ainsi, la royauté renforçait sa légitimité par les rites et la tradition religieuse.

Même si l’Empire hittite s’est effondré vers 1200 avant notre ère, il a laissé une influence sur les royaumes néo-hittites qui ont prolongé certaines pratiques dans le sud de l’Anatolie et en Syrie. Ces entités ont perpétué l’usage de la langue louvite, souvent écrite en hiéroglyphes anatoliens et maintenu des traditions administratives similaires.