La cité perdue de Jinsha

La cité perdue de Jinsha, découverte en 2001 à Chengdu, a révélé un site archéologique majeur du royaume de Shu. Ce royaume fut actif entre 1200 et 650 av. J.-C. Les fouilles ont mis au jour une concentration d'artefacts en or, jade, bronze et ivoire. Cela témoigne d'une société avancée sur les plans technologique et culturel.

Parmi les découvertes majeures, l'ornement en or du "Soleil et Oiseau Immortel" se distingue par sa finesse et sa symbolique. Il mesure 12,5 cm de diamètre et seulement 0,02 cm d’épaisseur. Cette pièce en or pur représente quatre oiseaux volant autour d’un soleil à douze rayons. Elle symbolise probablement les saisons et les mois de l’année. Cet artefact est devenu un emblème culturel de la Chine et de la ville de Chengdu. Il a été retrouvé dans une fosse rituelle contenant aussi des outils cérémoniels et des fragments de céramique décorée.

Par ailleurs, la cité perdue de Jinsha a également révélé des structures architecturales : palais, résidences et zones rituelles. Cela indique une organisation urbaine bien définie. Les fouilles ont aussi mis en évidence des pratiques religieuses élaborées. Des fosses sacrificielles contenaient des objets précieux et des restes d’animaux. Ces éléments suggèrent des rituels liés au culte du soleil et à la fertilité. Certains fragments d’écrits gravés sur bronze soulèvent encore des interrogations. Des analyses isotopiques ont aussi été menées sur des ossements retrouvés sur le site.

Le musée du site de Jinsha a été inauguré en 2007. Il s’étend sur 300 000 m² et comprend plusieurs halls d’exposition. Un centre de conservation et un jardin archéologique y sont aussi présents. Il présente plus de 6 000 artefacts. Ceux-ci offrent une vision approfondie de la vie quotidienne, des croyances et de l’artisanat du peuple Shu. Le musée utilise des technologies interactives pour en faciliter la compréhension. De plus, la cité perdue de Jinsha bénéficie de programmes de recherche. Ceux-ci sont menés en collaboration avec des universités locales. On y explore aussi les matériaux, les pigments et les résidus organiques associés aux objets trouvés.

Les similitudes avec le site de Sanxingdui, situé à proximité, sont frappantes. Elles suggèrent une continuité culturelle et politique entre ces deux centres majeurs de la civilisation Shu. À travers ces recherches, la cité perdue de Jinsha reste au centre des interrogations sur l’organisation et les croyances du royaume Shu. Les chercheurs poursuivent l’analyse des vestiges pour en préciser les liens. Le corpus découvert reste encore partiellement interprété, laissant place à de futures découvertes.