Norouz

Norouz marque l’arrivée du printemps et le début du calendrier persan. Cette fête se célèbre autour du 20 ou 21 mars. Elle suit l’équinoxe. Issue d’une tradition millénaire, elle plonge ses racines dans les croyances zoroastriennes. Dans de nombreux foyers, le grand nettoyage de printemps, appelé khaneh takani, s’impose comme une étape essentielle. Ce rituel prépare l’accueil de la nouvelle année, à l’image d’autres cultures qui célèbrent aussi le Nouvel An à travers le monde.

Chaque année, en Iran, en Afghanistan et en Asie centrale, les familles préparent la fête de Norouz avec soin. Une table Haft-Seen est dressée, ornée de sept éléments dont le nom commence par un "S". Le sabzeh, une pousse verte de blé ou de lentille, symbolise la renaissance de la nature. Parmi les autres éléments, le vinaigre évoque la sagesse. L’ail représente la santé. En parallèle, porter des vêtements neufs et distribuer des pièces d’or aux enfants renforce les vœux de prospérité.

Avant l’arrivée de Norouz, les rues s’animent avec la fête de Chahârshanbeh Suri. Des feux s’allument dans les quartiers et les participants sautent au-dessus des flammes. Ce rituel ancestral, pratiqué depuis l'Antiquité, exprime la volonté de purification. Dans les jours qui suivent, il est d’usage de rendre visite aux proches, en particulier aux anciens. Cela renforce les liens familiaux.

La portée culturelle de Norouz dépasse largement les frontières de l’Iran et des communautés persanophones. En 2010, l’UNESCO a inscrit cette fête au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Elle symbolise des valeurs universelles telles que la paix, la solidarité et l’amitié. Les Kurdes, les Azéris, les Tadjiks ou certains peuples turcs perpétuent des coutumes similaires. Même si les formes varient légèrement, l’esprit de renouveau demeure partout.

La date exacte du nouvel an persan dépend du calcul précis de l’équinoxe de printemps. À Téhéran, un institut officiel détermine l’instant exact où le soleil franchit l’équateur. Cette précision provoque parfois un léger décalage selon les fuseaux horaires. Il est courant de marquer cet instant par une minute de silence. Certaines familles préfèrent échanger des cadeaux symboliques.

En plus du traditionnel Haft-Seen, de nombreux foyers disposent un miroir pour symboliser la clarté intérieure. Ils allument aussi des bougies. Durant les festivités, des plats spécifiques comme le sabzi polo ba mahi, riz aux herbes et poisson, sont servis. Ces mets incarnent la fertilité, la prospérité et l’espoir. De nombreuses familles prolongent cette période de réjouissances pendant treize jours.

Le treizième jour, appelé Sizdah Bedar, les familles organisent des pique-niques en pleine nature. Ce moment permet de clore la fête sur un geste symbolique. En jetant le sabzeh dans un cours d’eau, chacun laisse symboliquement derrière soi les malheurs accumulés.