Mirapolis

Mirapolis ouvrit ses portes en 1987 à Cergy-Pontoise, au Val-d’Oise. Le parc choisit pour thème les contes et légendes françaises. Chaque zone proposait une immersion à travers des automates, des décors détaillés et des parcours scénarisés. Le Palais de Dame Tartine présentait des pâtisseries géantes animées par des figurines mécaniques. Le Voyage sous la mer transportait le public dans la cité engloutie d’Ys, peuplée de créatures marines articulées et éclairées par des effets spéciaux. Le Dragon Magique offrait une promenade familiale ponctuée de personnages automates. L’élément le plus spectaculaire restait la statue de Gargantua, haute de trente-cinq mètres, contenant un parcours intérieur.

Cependant, dès la première saison, Mirapolis dut affronter une opposition inattendue. Des forains hostiles menèrent des actions violentes, endommagèrent plusieurs installations et diffusèrent de faux billets. Ces incidents imposèrent une surveillance policière renforcée et créèrent une atmosphère tendue. Malgré ces difficultés, le parc poursuivit son exploitation et tenta d’élargir son attractivité. Le Club Med reprit ensuite la gestion et installa de nouvelles attractions. Un simulateur de vol, des manèges à sensations et divers spectacles vivants complétèrent l’offre et prolongèrent la durée des séjours.

Ensuite, la direction changea encore de mains. Dès cette période, Mirapolis conserva certains espaces d’origine malgré une identité brouillée. Des forains introduisirent leurs propres manèges itinérants, modifiant l’ambiance générale. Le Palais de Dame Tartine continua d’animer ses automates gourmands. Le parcours sous-marin resta centré sur la légende d’Ys et conserva son décor aquatique. Ces zones rappelaient que le projet initial voulait mettre en avant la culture française et ses récits populaires. La dualité entre univers narratif et ambiance foraine accompagna ainsi les dernières saisons.

Dans les dernières années d’activité, Mirapolis tenta encore de séduire le public par des ajouts ponctuels. Des parades de rue et quelques animations nouvelles apparurent, mais elles ne suffirent pas à redonner une cohérence durable. Le mélange entre fête foraine et ambition scénarisée accentua la confusion générale. Les visiteurs constataient la perte progressive de l’identité originale. La fréquentation continua de baisser malgré ces efforts.

La fermeture survint à l’automne 1991, après seulement cinq années d’existence. Les installations furent démontées puis revendues à d’autres parcs européens, dont un site berlinois. La statue monumentale de Gargantua fut progressivement détruite et sa tête dynamitée quelques années plus tard. Le terrain abandonné se recouvrit rapidement de végétation. Les dernières structures disparurent peu à peu et transformèrent le site en friche. Plusieurs bâtiments servirent brièvement d’abris, accentuant l’image d’un espace déserté. L’endroit conserva ensuite l’apparence d’un site oublié, marqué par la disparition de ses aménagements et la fin d’une aventure écourtée.