Les sorcières célèbres du cinéma

Les sorcières célèbres du cinéma font leur apparition dès les premières grandes œuvres du septième art. Déjà, en 1937, Blanche-Neige et les Sept Nains introduit une reine obsédée par sa beauté, prête à recourir à la magie pour éliminer sa jeune rivale. Deux ans plus tard, Le Magicien d’Oz met en scène la Méchante Sorcière de l’Ouest, figure inquiétante au visage vert devenue une incarnation du mal à l’écran. Ces premières représentations installent durablement la sorcière comme un personnage central, associée à la peur, à la puissance et à une part de mystère. Le cinéma, en fixant ces images, contribue à forger une figure qui traverse les décennies et continue d’alimenter l’imaginaire collectif contemporain.

Au fil du temps, les sorcières célèbres du cinéma s’ouvrent à des registres plus variés. En 1958, Bell, Book and Candle (ou L'Adorable Voisine en français) met en scène une héroïne énigmatique à New York. Elle oscille entre séduction et magie. Quelques décennies plus tard, Hocus Pocus : Les trois sorcières (1993) adopte un ton résolument comique, mettant en scène trois sœurs revenues à Salem pour provoquer le chaos. Leur retour au cinéma en 2022 témoigne de l’attachement du public à ce trio atypique. Ces productions montrent que la sorcière peut adopter des nuances très différentes, entre menace et humour, en fonction du ton du récit. Elle devient alors un personnage modulable, intégré à des histoires destinées à des publics très divers, des enfants aux adultes.

Cependant, le cinéma explore aussi des facettes plus sombres de cette figure. Les sorcières célèbres du cinéma comprennent notamment Maléfique (2014), qui revisite la méchante des contes en figure tragique, tiraillée entre vengeance et possibilité de rédemption. Dans The Witch (2015), l’intrigue s’ancre dans une communauté puritaine du XVIIe siècle, où la peur religieuse devient le moteur de l’angoisse. Trois ans plus tard, Suspiria (2018) dévoile une école de danse gouvernée par un cercle occulte, à l’esthétique oppressante. Ces œuvres récentes réinventent la sorcière en la rendant ambivalente, complexe et parfois victime, inscrivant son histoire dans des problématiques sociales, culturelles ou psychologiques actuelles. Elles démontrent ainsi la capacité du cinéma à faire évoluer un archétype ancien selon les sensibilités contemporaines.

Plus récemment, les productions continuent d’enrichir cette mythologie. En 2024, Witchboard explore à nouveau les thèmes de la possession et des rituels occultes, cette fois dans le cadre mystique de La Nouvelle-Orléans. L’année suivante, Hood Witch (2025) met en lumière une femme perçue comme une sorcière dans une ville moderne, confrontée à la marginalisation sociale. Par ailleurs, Practical Magic 2 (suite attendue des Ensorceleuses, sorti en 1998), annoncé pour 2026, réunira Nicole Kidman et Sandra Bullock, confirmant le retour en force de la sorcière dans des récits contemporains.

Enfin, dans plusieurs films, les sorcières célèbres du cinéma se rattachent à l’histoire. En 2020, Les Sorcières d’Akelarre évoque un procès du XVIIe siècle au Pays basque, révélant la brutalité des répressions exercées contre des jeunes femmes accusées de sorcellerie. De son côté, Sorcellerie (2023), tourné au Chili, s’appuie sur les croyances traditionnelles de l’île de Chiloé, confrontées à la colonisation espagnole. Ces récits rappellent que l’image de la sorcière filmée dépasse largement le cadre de la fiction : elle incarne aussi une mémoire des violences sociales, religieuses ou politiques exercées à travers les siècles. Par ce biais, le cinéma prolonge des récits marqués par la peur, mais aussi par la résistance et la transformation.