Les Griffons

Les Griffons appartiennent aux créatures hybrides les plus anciennes de la mythologie. Leur corps combine un lion puissant et une tête d’aigle. Présents dans les récits antiques du Proche-Orient, ils apparaissent dès le IIe millénaire avant notre ère. Ces êtres ailés symbolisent la vigilance. En effet, leur regard perçant et leur rôle de gardiens renforcent cette image dans les légendes.

Dès l’Antiquité, leur image circule sur les céramiques, les fresques murales et les bijoux votifs. Dans certaines tombes royales, des gravures les représentent aux côtés des objets funéraires, suggérant une fonction protectrice au-delà de la vie. Plusieurs récits mettent d'ailleurs en scène les Griffons dans ce rôle de gardiens rituels.

Dans la tradition grecque, ils protègent les trésors d’Apollon. Ces biens attirent les Arimaspes, des voleurs cyclopes venus du nord. On associe souvent les Griffons à la force et à la loyauté. Leur représentation se multiplie dans l’art grec, puis dans l’Empire romain. En Mésopotamie, les artistes les relient à des divinités protectrices. Les textes anciens leur attribuent une fonction de médiateurs entre le monde des hommes et celui des dieux.

Ils réapparaissent au Moyen Âge, souvent sculptés sur les cathédrales ou illustrés dans les manuscrits. On les retrouve dans les bestiaires, aux côtés de créatures telles que le phénix ou la licorne. Ils figurent aussi dans l'héraldique, notamment sur les armoiries de familles nobles. Ce choix reflète le désir d’évoquer la puissance, la justice et la sagesse. Certains ordres religieux utilisent également cette figure pour symboliser la dualité entre matière et esprit.

Ce motif atteint aussi l’Asie, où des créatures similaires émergent, bien que sous des formes locales différentes. Toutefois, la symbolique reste proche : ces créatures dominent les cieux et protègent des lieux sacrés. En Europe, leur image gagne en importance durant les croisades. Elle évoque alors la vigilance et la pureté spirituelle. Des artistes médiévaux intègrent aussi les Griffons dans les vitraux, soulignant leur rôle dans l’imaginaire chrétien.

La littérature fantastique et certains textes anciens, comme La Divine Comédie de Dante ou les bestiaires du Moyen Âge, évoquent encore ces créatures. Dans ces récits, les Griffons incarnent la dualité spirituelle, entre puissance terrestre et élévation céleste. Ils veillent sur des lieux symboliques ou inaccessibles, ce qui renforce leur lien avec la connaissance cachée. On continue d’associer ces êtres à la prudence, à la justice et à l’ordre sacré dans les traditions où le mythe croise la foi.