Le Python birman

Le Python birman est un serpent massif et non venimeux, originaire d’Asie du Sud-Est. Il s’installe dans les marais, les savanes ou les forêts humides, là où le sol reste meuble et la proie abondante. Il avance lentement, se dissimule dans les herbes hautes, attend sans bouger, puis capture sans avertir. Il n’a pas besoin de venin. Il serre, il écrase, il avale. En quelques années, il atteint six mètres. Il colonise durablement son environnement.

Quand il arrive dans un nouvel endroit, ce serpent s’impose sans bruit. Le Python birman mange ce que les autres laissent, puis ce que les autres protègent. Il capture des proies comme des oiseaux, des faons, des cochons, et parfois même des chiens. Il supporte la chaleur, la sécheresse, les longues périodes sans nourriture. Il se passe de lumière. Il mange, puis disparaît. Il reste enfoui dans la végétation pendant des jours. Une seule proie lui suffit pour tenir des semaines. Il reste caché, prêt à chasser sa prochaine proie.

Cette capacité d’adaptation se manifeste aussi dans sa reproduction. Le Python birman devient plus instable en période de reproduction. Il sort plus souvent et attaque sans attendre s’il se sent menacé. La femelle s’enroule autour de ses œufs, les protège et jeûne 60 à 80 jours. Les petits naissent seuls et s’éparpillent. Aucun soin ne leur est donné. Leur taux de survie reste faible en raison de la prédation et des conditions environnementales. Seuls les plus résistants trouvent un trou, un coin d’ombre, un rongeur. Et si l’un survit, il recommencera le cycle.

En Floride, on pensait que quelques Pythons birmans relâchés finiraient par disparaître. Erreur. Ce serpent s’adapte, s’installe et prospère. Dans les Everglades, le Python birman trouve tout ce dont il a besoin : chaleur, abris naturels, proies abondantes. Discret, il se glisse dans le décor, difficile à repérer. Parfois, un poulailler dévasté, un grand mammifère disparu ou un individu aperçu au bord d’un sentier trahissent la présence de ce prédateur envahissant. Mais déjà, il s’est éclipsé, glissant parmi les racines ou les marais, prêt à recommencer.

Ce prédateur vit près des fermes, des champs et des maisons isolées. Il passe sous les grilles, entre les planches mal fixées et sous les tôles posées au sol. Il attaque ce qu’il trouve : chat, cochon, volaille ou rarement un jeune cerf, étouffé et avalé entier. Il chasse la nuit, période d’activité réduite pour ses proies. Le matin, il se cache à proximité, dans un fossé, sous des débris ou dans des buissons. Il ne s’enfuit pas, il reste dans la zone. Et il réussit souvent à survivre ainsi.