Le Moulin Rouge

Le Moulin Rouge ouvre ses portes en 1889, à Pigalle, au pied de la butte Montmartre. Le cabaret, reconnaissable à son moulin rouge sur le toit, attire tout de suite un public curieux. Il propose un mélange de musique, de danse et de mises en scène pensées pour surprendre. Le French cancan, vif et acrobatique, devient rapidement l’un de ses signes distinctifs. Dans une salle ouverte à tous, la scène accueille des numéros rapides, rythmés, qui bousculent les habitudes du théâtre classique et attirent une foule diverse.

Joseph Oller et Charles Zidler portent ce projet dans un Paris en pleine transformation. Ils veulent un lieu ouvert à tous, entre fête populaire et spectacle construit. Ce choix s’inscrit dans l’esprit de la Belle Époque, où les cafés-concerts, les loisirs et les arts prennent de l’ampleur. Les publics se croisent, les artistes défilent, et chacun vient chercher une forme de nouveauté. Dès le début, le Moulin Rouge s’impose par sa liberté, son décor, ses musiques entraînantes et sa façon de mettre la scène en mouvement. On y cherche moins la virtuosité que l’effet immédiat, le geste qui surprend ou amuse sans détour.

Le cabaret attire alors des figures du spectacle, comme Mistinguett, qui chante régulièrement avec des textes légers, un ton direct et une présence scénique assumée. Ses chansons résonnent dans la salle pendant que les numéros dansés s’enchaînent avec rythme. Henri de Toulouse-Lautrec, proche des lieux, fixe cette ambiance dans ses affiches. Il montre l’humour, la provocation et la vitalité qui animent les soirées. Dans ce climat, le Moulin Rouge devient une vitrine artistique où se mêlent image, mouvement et énergie collective.

Avec le temps, les revues évoluent, mais gardent leur cohérence : chaque élément visuel, sonore ou chorégraphique reste pensé comme faisant partie d’un ensemble. On y voit Édith Piaf, Frank Sinatra ou Charles Aznavour, sans que la scène ne perde son style propre. Le Moulin Rouge maintient une exigence constante, dans une forme populaire mais construite, qui repose sur le travail d’équipe et l’enchaînement maîtrisé. Rien n’est laissé au hasard, même lorsque le décor semble improvisé ou que les gestes paraissent spontanés.

En avril 2024, les ailes du moulin tombent pendant la nuit. Personne n’est blessé. Les réparations se terminent en juillet, peu avant le passage de la flamme olympique. L’événement rappelle que le bâtiment reste un repère dans la ville. Il faut l’entretenir avec soin. Toujours actif, toujours adapté, le cabaret continue de vivre avec le même sens de la scène.

Pour découvrir l’histoire, les spectacles et l’univers du Moulin Rouge, consultez le site officiel du cabaret parisien : moulinrouge.fr