L'acid house est un courant musical né à Chicago au milieu des années 1980. Il met en avant des lignes de basse hypnotiques. Il propose aussi des textures électroniques particulières, caractéristiques de la musique électronique, rendues possibles par le synthétiseur Roland TB-303. Ce genre a rapidement conquis le Royaume-Uni. Il est devenu le moteur d'une révolution culturelle et musicale sans précédent.
Dès ses débuts, des artistes pionniers tels que Phuture ont porté le courant. Ce trio comprenait DJ Pierre, Spanky et Herb J. Leur morceau "Acid Tracks", produit en 1987, est considéré comme le premier titre du genre. Juste après sa création, l’acid house s’est imposée dans les discothèques de Chicago. Ron Hardy l’a diffusée au Music Box, où il jouait régulièrement ce nouveau son.
Dès son arrivée au Royaume-Uni, l'acid house a trouvé un terrain fertile dans les discothèques underground de Londres et de Manchester. Des discothèques comme le Shoom, que Danny Rampling a lancé, ont largement participé à la diffusion de ce style musical. Ces discothèques ont été les épicentres de la "Second Summer of Love" en 1988. Cette période a été marquée par une effervescence culturelle. Elle a vu aussi une explosion des raves clandestines.
Très tôt dans cette dynamique, l'acid house a également influencé la mode et l'esthétique visuelle de l'époque. Le smiley jaune, devenu symbole du mouvement, ornait les affiches, les vêtements et les accessoires des adeptes. Cette imagerie était associée à une atmosphère de liberté et de transgression. Elle a contribué à l'identité unique de cette scène musicale.
D’autres producteurs américains comme Armando, Tyree Cooper ou Adonis ont prolongé ce courant. Ils ont produit des morceaux joués dans de nombreuses discothèques. Leurs titres circulaient sur cassettes. Des DJs les échangeaient ou les diffusaient lors de soirées. Cette transmission directe a permis au style d’évoluer en dehors des circuits commerciaux. Peu à peu, il s’est adapté à différents contextes locaux. Il n’a pas perdu ses caractéristiques musicales de base.
Cette évolution a ensuite franchi l’Atlantique. Les discothèques britanniques accueillaient des DJs de Chicago en tournée. Sur les radios pirates anglaises, des émissions nocturnes proposaient des sets entièrement composés de morceaux acides. Cette exposition a contribué à élargir la scène au-delà des milieux festifs. Les compilations publiées dès 1988, comme Jack Trax, ont permis au public d’identifier des artistes-clés. La visibilité dans les médias généralistes a suscité une réaction politique hostile. Plusieurs tabloïds ont dénoncé les raves illégales. Les autorités ont renforcé les contrôles sur les événements. Cette répression n’a pas éteint le mouvement. Elle a forcé les collectifs à s’organiser autrement.