La Quatrième Dimension

La Quatrième Dimension apparut pour la première fois aux États-Unis en 1959 sur la chaîne CBS. Diffusée en noir et blanc, la série présentait la voix de Rod Serling qui introduisait et concluait chaque récit, annonçant l’entrée dans un univers mystérieux. Ce dispositif simple créait un cadre commun pour chaque histoire et marquait l’ouverture et la fermeture du programme.

De 1959 à 1964, elle fut proposée de manière régulière. La Quatrième Dimension dura cinq années complètes et compta cent cinquante-six récits au total. L’expérience prit fin en 1964, mais son arrêt n’empêcha pas la poursuite de sa diffusion sous d’autres formes. Dès la fin des années soixante, le programme revint sur les écrans américains grâce aux rediffusions, ce qui permit à de nouveaux spectateurs de le découvrir. Ces reprises assurèrent sa présence bien après la conclusion officielle et prolongèrent sa visibilité dans le paysage télévisuel américain.

La trajectoire française commença un peu plus tard. Le public hexagonal la découvrit en février 1965, grâce à l’ORTF. Dès cette diffusion inaugurale, La Quatrième Dimension fit son entrée en France, même si la présentation resta partielle : les diffuseurs sélectionnèrent seulement quelques récits et supprimèrent certaines introductions d’origine. Malgré ces coupes, cette diffusion permit au public d’entrer pour la première fois dans cet univers singulier.

Après cette première apparition, le programme connut une période d’interruptions. Les diffusions restèrent éparses, limitées à quelques passages ponctuels. Pendant près de deux décennies, il fut connu de manière fragmentaire, avant de retrouver une place plus affirmée au début des années quatre-vingt. Dès cette reprise, La Quatrième Dimension réapparut sur TF1, offrant au public francophone une découverte plus large que celle de 1965.

C’est en effet à travers l’émission Temps X, diffusée sur TF1 et présentée par Igor et Grichka Bogdanoff, que le programme fit un retour remarqué en France. À cette occasion, les animateurs proposèrent de nombreux récits dans un doublage retravaillé, offrant une vision plus complète que celle donnée par l’ORTF. Cette diffusion régulière contribua à installer durablement le programme dans la mémoire télévisuelle francophone.

Un autre élément important était la musique du générique. Le thème, construit par Marius Constant sur quelques notes répétées, instaurait dès les premières secondes une ambiance reconnaissable immédiatement.

La voix du narrateur resta un élément central de son identité. Rod Serling guidait les téléspectateurs américains vers l’espace imaginaire évoqué par le titre, tandis que Guy Chapellier reprit ce rôle en français pour conférer une unité aux récits, malgré leur indépendance. Associée aux diffusions originales en noir et blanc, elle donna au programme une cohérence sonore et visuelle reconnaissable, aussi bien aux États-Unis qu’en France.