La chapelle Contarelli

La chapelle Contarelli se trouve dans l’église San Luigi dei Francesi, à Rome, près de la piazza Navona. En 1599, Caravage obtient une commande publique pour décorer cet espace consacré à saint Matthieu. Le cardinal Matthieu Cointrel, dont le nom italianisé donne « Contarelli », avait prévu le financement des œuvres par testament. Les exécuteurs testamentaires ont relancé le projet plusieurs années après sa mort, confiant les travaux au jeune peintre, alors peu connu du grand public.

Caravage livre deux tableaux latéraux en 1600. La chapelle Contarelli devient alors le premier site religieux à accueillir des œuvres aussi contrastées dans leur traitement de la lumière. L’artiste emploie le clair-obscur pour renforcer la tension dramatique. Ses personnages, souvent inspirés de modèles populaires, présentent des visages marqués et des gestes saisissants. Ainsi, la scène de la vocation de saint Matthieu met en scène un jeu d’ombres précis, renforcé par la lumière naturelle venant de la fenêtre.

Après ces premières œuvres, les mécènes valident une troisième toile. Le retable central de la chapelle Contarelli est installé en 1602. Caravage réalise deux versions du tableau. La première est refusée pour son manque de retenue. La seconde, encore visible sur place, montre saint Matthieu penché sur un manuscrit, guidé par un ange. L’intensité du regard, les plis du vêtement et le fond sombre accentuent la concentration de la scène. Ce tableau confirme alors l’évolution stylistique du peintre. Il compose cette œuvre dans un climat de tensions artistiques, sous l’œil attentif de ses commanditaires et rivaux.

En 2025, un programme de suivi a été lancé pour inspecter l’état des peintures de la chapelle Contarelli. L’équipe d’experts utilise des méthodes non invasives pour détecter d’éventuelles micro-fissures. Caméras thermiques, balayages optiques et photographies multispectrales permettent d’observer chaque détail sans contact direct. Ce protocole respecte les normes en vigueur tout en assurant une documentation continue. Il intègre aussi une base de données partagée entre institutions, facilitant les échanges scientifiques et la coordination des actions préventives.

Bien que l’église reste accessible, certaines périodes sont réservées aux spécialistes. Ces interventions garantissent la stabilité des œuvres dans un environnement sujet aux variations climatiques. La lumière, les fluctuations de température et l’humidité figurent parmi les facteurs les plus surveillés. Un système automatisé régule désormais partiellement ces paramètres.

La chapelle attire aussi des chercheurs en histoire de l’art, des restaurateurs et des étudiants spécialisés dans la peinture ancienne. L’intérêt qu’elle suscite dépasse le cadre muséal ou liturgique. Sa conservation constitue une priorité institutionnelle, étroitement encadrée par les autorités italiennes du patrimoine religieux.