Jean de la Fontaine

Jean de La Fontaine naît en 1621 à Château-Thierry, dans une famille bourgeoise. Son père, maître des eaux et forêts, lui offre une éducation propice à l'observation de la nature et du monde rural. Destiné à une carrière ecclésiastique, il abandonne rapidement cette voie. Il se consacre aux lettres. Après des études de droit, il s'installe à Paris. Il fréquente les milieux littéraires et se forge ainsi une culture nourrie de poésie antique et de contes italiens.

Dès ses premières œuvres, Jean de La Fontaine explore divers genres, allant du théâtre à la poésie. Il s'illustre rapidement par son talent à mêler satire et enseignement moral. En 1668, il publie un premier recueil de fables en vers sous le titre Fables choisies, mises en vers. Ce recueil, dédié au Dauphin, fils de Louis XIV, est le premier d'une série qui regroupera plusieurs livres de fables publiés jusqu’en 1693. Il s’inspire des fabulistes antiques comme Ésope et Phèdre. Jean de La Fontaine adapte ces récits et leur insuffle une vivacité nouvelle. Son observation des travers humains ainsi que la richesse stylistique de son écriture donnent à ses fables une portée intemporelle.

Protégé par Nicolas Fouquet, puissant surintendant des finances, il connaît une période de relative aisance. Mais la disgrâce de son mécène en 1661 l’oblige à chercher d'autres soutiens. Il se rapproche alors de la duchesse d’Orléans et du cercle précieux de Madame de La Sablière. Il y trouve un refuge intellectuel autant que financier. Cette période marque l'épanouissement de son art. Il publie de nouveaux recueils de fables et de contes en vers. Ces textes contiennent souvent une ironie subtile sur la société de son temps.

Bien que reconnu pour son talent, Jean de La Fontaine rencontre des oppositions, notamment de la part de l'Académie française. Cette institution lui reproche la légèreté de certains écrits. Ce n’est qu’en 1684 qu’il est enfin admis parmi les académiciens. Il s’éloigne alors des récits grivois et affiche une certaine piété. Dans les dernières années de sa vie, il renonce à la poésie licencieuse. Il se tourne ainsi vers des écrits plus édifiants, influencé par la religion et le repentir.

Jean de La Fontaine meurt à Paris en 1695. Il lègue à la littérature française une œuvre d’une richesse exceptionnelle. Ses fables, qui transfigurent les comportements humains, restent largement diffusées et illustrent encore les réalités de son époque comme les travers universels de la société.